Dialogue social

Dialogue social et pouvoir d’achat : les programmes d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen à comparer

Par Agnès Redon | Le | Gouvernement

Emmanuel Macron et Marine Le Pen, après avoir respectivement recueilli 27,6 % et 23,41 % des voix au 1er tour de l’élection présidentielle, seront face à face lors du second tour du 24 avril 2022. CSE Matin se penche sur leurs propositions en matière de dialogue social et de pouvoir d’achat.

Elysée 2022 : Emmanuel Macron vs Marine Le Pen - © D.R.
Elysée 2022 : Emmanuel Macron vs Marine Le Pen - © D.R.

Marine Le Pen

Dialogue social

  • Marine Le Pen déclare le 12 avril 2022 être « fondamentalement attachée au dialogue social ». Pour son « retour », elle s’engage à « mettre en œuvre à l’automne 2022 une grande conférence avec l’ensemble des acteurs économiques et des syndicats qui soient salariés où qu’ils soient patronaux ».
  • « Il faut revivifier le dialogue social parce que c’est évidemment aussi l’un des éléments de la vie économique. Dans le cadre de la grande conférence sociale, je souhaiterais qu’on puisse charger les syndicats d’un vrai devoir de contrôle sur l’égalité salariale entre les hommes et femmes. C’est leur travail. Personne d’autre ne peut le faire mieux que les syndicats qui sont au cœur même des entreprises ».

Pouvoir d’achat

Impôts et taxes

Marine Le Pen prévoit près de 19 milliards d’euros de baisse d’impôts pour les ménages sur le quinquennat avec notamment :

  • Une exonération d’impôt sur le revenu tous les jeunes actifs jusqu’à 30 ans pour qu’ils « restent en France et y fondent leur famille » ;
  • La suppression de l’impôt sur les sociétés pour les entrepreneurs de moins de 30 ans pendant les 5 premières années ;
  • L’institution d’une part fiscale complète dès le deuxième enfant ;
  • La baisse de la TVA de 20 % à 5,5 % sur les produits énergétiques (carburants, fioul, gaz et électricité) en tant que biens de première nécessité.

Salaires

Sur les salaires, Marine Le Pen souhaite :

  • Permettre aux entreprises une hausse des salaires de 10 % (jusqu’à 3 SMIC) en exonérant cette augmentation de cotisations patronales dès 2022 et pendant les cinq ans de mandat ;
  • Un complément de salaire de 200 à 300 euros pour les jeunes qui travaillent durant leurs études et valident leurs examens ;
  • Un chèque-formation mensuel de 200 à 300 euros destiné aux apprentis et aux alternants.

Emmanuel Macron

Dialogue social

Cinq ans après les ordonnances travail, Emmanuel Macron prévoit :

  • de poursuivre la « modernisation du Code du travail » engagée avec les ordonnances de 2017 ;
  • de mettre en place « l’index de l’égalité » dans les établissements d’enseignement supérieur et les établissements publics de recherche, comme dans les entreprises, ;
  • d’instaurer des quotas de femmes parmi les instances dirigeantes des entreprises de plus de 1000 salariés et de sanctions en cas de défaillance. Ces entreprises seront également tenues de publier chaque année les écarts de représentation entre les femmes et les hommes parmi les instances dirigeantes ;
  • de fixer des quotas obligatoires de 40 % de femmes dans les postes de direction des grandes entreprises d’ici 2030.

Pouvoir d’achat

Impôts et taxes

  • Emmanuel Macron prévoit de baisser les impôts à hauteur de 15 milliards d’euros : 8 milliards pour les ménages et 7 milliards pour les entreprises.
  • Il promet également de supprimer la redevance audiovisuelle adossée à la taxe d’habitation (138 euros par an), ainsi qu’un allégement de la fiscalité sur les successions.

Salaires et prestations

Pour les salaires, Emmanuel Macron souhaite :

  • tripler le plafond de la prime sans charges sociales ni fiscales que peuvent verser les entreprises à leurs salariés. Il s’agirait de 3000 à 6000 euros sans impôts ni cotisations. Pour les indépendants, il propose une baisse des charges permettant une augmentation de revenus de 550 euros par an pour ceux qui gagnent l’équivalent du Smic ;
  • mener une réforme de la rémunération dans la fonction publique pour renforcer la prise en compte de la performance individuelle et collective des agents ;
  • dégeler le point d’indice des fonctionnaires d’ici l’été 2022, pour tenir compte de l’inflation ;
  • renforcer des dispositifs de partage de valeur ajoutée (intéressement, participation) avec l’obligation pour les entreprises qui versent des dividendes de proposer un de ces dispositifs ;
  • réformer l’assurance chômage avec des conditions d’attribution plus strictes quand trop d’emplois sont non pourvus dans un secteur d’activité mais plus généreuse quand le chômage y est élevé ;
  • verser les prestations sociales à la source à tous ceux qui y ont droit mais qui n’en font pas la demande.