Gouvernement : réaction des organisations syndicales à l’issue de leur entretien avec Michel Barnier
Par Agnès Redon | Le | Gouvernement
Les dirigeants des organisations syndicales et patronales ont été reçus à Matignon par le Premier ministre Michel Barnier et la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet du 24 au 30 septembre 2024.
À l’issue de ces entretiens, François Hommeril, président de la CFE-CGC, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, Cyril Chabanier, président de la CFTC, et Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière, ont fait part de leur réaction.
« Des projets et des déclarations qui semblent sincères » François Hommeril, président de la CFE-CGC
« Cet entretien s’est très bien passé. Il faut savoir se satisfaire des intentions, des projets et des déclarations qui semblent sincères. En l’occurrence, c’est le cas. Le Premier ministre a visiblement les idées claires et nous le prenons au mot. Nous avons envie de dire “chiche” sur le moyen de sortir d’une forme de marasme social et économique », a déclaré François Hommeril, président de la CFE-CGC, le 25 septembre 2024, à la sortie de son entretien avec le Premier ministre Michel Barnier.
« Pour nous, en l’état, la réforme des retraites n’est pas bonne. Elle ne fait que créer des problèmes. La meilleure solution serait donc de l’abroger. On ne méconnaît pas cependant le fait qu’il y a un certain nombre de problèmes. Nous sommes prêts à en discuter, notamment de la question de l’emploi des seniors, qui est l’angle mort de nos discussions sur les retraites depuis deux ans. Si le Premier ministre est décidé, avec la ministre du Travail, à ouvrir ce sujet-là, bien entendu, nous viendrons avec nos propositions.
Le Premier ministre souhaite ouvrir des “espaces” aux partenaires sociaux pour élargir les thématiques (de discussion) et voir comment nous pouvons travailler ensemble. »
« Il est plus que temps de changer de méthode » Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT
« On était dans un temps d’écoute sérieux et attentif. Ce fut l’occasion d’échanger sur la situation générale et sur ce qui est, de notre point de vue, prioritaire : nous avons remis un dossier complet sur ces grands enjeux (le pouvoir d’achat, les conditions de travail, la transition écologique, le logement…) au Premier ministre et à la ministre du Travail, qui était également présente », a souligné Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, à l’issue de sa rencontre avec le Premier ministre, le 24 septembre 2024.
« Ce fut aussi l’occasion de dire qu’il est plus que temps de changer de méthode et de donner enfin leur place aux organisations syndicales et au dialogue social. »
« Pas de bonnes solutions sans abroger cette réforme » Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT
« Le Premier ministre a bien pris note de nos demandes, il ne nous a pas apporté de réponse immédiate, à part sur la question de la réforme des retraites, sur laquelle il a confirmé qu’il souhaitait travailler avec des aménagements. Je lui ai confirmé que, pour la CGT, on ne trouverait pas de bonnes solutions sans abroger cette réforme », indique Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, à la sortie de son échange avec Michel Barnier, le 25 septembre 2024.
À la suite de cette consultation, la CGT a publié un communiqué : « L’urgence est de répondre aux exigences sociales, avec un profond changement de cap sur la méthode démocratique, mais surtout sur la politique économique et sociale ».
« Le Premier ministre est prêt à la réouverture des discussions sur les retraites » Cyril Chabanier, président de la CFTC
« On sent une volonté de laisser la main aux partenaires sociaux sur l’assurance chômage. Contrairement aux mois précédents où j’ai vu une volonté de l’État de reprendre la main sur le sujet », déclare Cyril Chabanier, président de la CFTC, le 26 septembre 2024, à l’issue de sa rencontre avec le Premier ministre.
« Sur les retraites, on voit bien qu’il y a cette difficulté budgétaire, mais le Premier ministre nous a dit qu’il était prêt à la réouverture des discussions. »
« Sur la pénibilité au travail ou l’égalité femmes-hommes, il y a une véritable volonté de nous reconsulter. Il y a cependant une inquiétude : comment avancer sur ces sujets s’il n’y a absolument pas d’argent mis sur la table et si le cadre budgétaire est encore contraint ? »
« Sur la question du pouvoir d’achat, même si je n’ai pas eu d’annonce, je ne désespère pas. En tout cas, j’ai senti un Premier ministre à l’écoute et attentif au fait que l’absence de coup de pouce pour le Smic, avec une inflation à 2 %, serait contradictoire avec le discours sur l’action du Gouvernement en faveur du pouvoir d’achat. »
« Michel Barnier nous a indiqué son souhait de redonner toute sa place à la négociation collective » Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière
« Nous avons une nouvelle fois réclamé, concernant l’assurance chômage, l’agrément de la convention signée par les partenaires sociaux le 27 novembre 2023, qui nous permettra de disposer de règles d’indemnisation au-delà du 31 octobre 2024 (date d’expiration des règles actuelles fixée par un décret du 31 juillet 2024). Le Premier ministre nous a indiqué la tenue prochaine d’une concertation avec la ministre du Travail sur le sujet », a déclaré le secrétaire général de Force ouvrière, Frédéric Souillot, à la suite de la dernière rencontre bilatérale avec le Premier ministre, Michel Barnier, le 30 septembre 2024 à Matignon.
« Nous avons également réitéré notre souhait de voir la dernière réforme des retraites abrogée, avec le retour à un âge de départ à 62 ans. Nous participerons à une éventuelle reprise des négociations sur l’emploi senior, un sujet majeur. Mais la priorité, c’est l’abrogation de la réforme des retraites. »
« Le sujet du budget a été abordé, et j’ai indiqué au Premier ministre que la facture ne pouvait pas être toujours présentée aux mêmes, à savoir les travailleurs. Des marges de manœuvre existent sur les aides financières versées aux entreprises, dont la conditionnalité doit être beaucoup plus stricte. »
« Michel Barnier nous a indiqué son souhait de redonner toute sa place à la négociation collective. J’espère que ce n’était pas juste de la communication, car Gabriel Attal avait porté le même message, qui n’avait pas été suivi d’effet. »
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