Droits des salariés

Santé mentale : 38 % des salariés en détresse psychologique, selon Empreinte Humaine

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Détresse psychologique, burn-out sévère, bouleversements du cadre de vie…Le point sur les tendances avec le 8ème Baromètre sur la santé psychologique des salariés sur fond de crise sanitaire.

8ème vague du baromètre Empreinte Humaine sur la santé psychologique des salariés - © D.R.
8ème vague du baromètre Empreinte Humaine sur la santé psychologique des salariés - © D.R.

« Ce Baromètre démontre les salariés français expriment un vrai changement du rapport au travail et des priorités », selon Christophe Nguyen, Président d’Empreinte Humaine, du nom d’un cabinet qui a vocation à améliorer la qualité de vie au travail pour prévenir les risques psychosociaux.

Cette  8ème vague du Baromètre « Santé psychologique des salariés en période de crise », réalisé par l’institut d’études OpinionWay pour le compte de Empreinte Humaine, a été réalisée en ligne. Le recueil des données collectées a été effectué entre le 28 septembre et le 7 octobre 2021.

« Les salariés français sont épuisés par ces mois de crises, par les confinements suivis des déconfinements et aspirent à changer en particulier pour préserver leur santé mentale au travail. Mais au-delà cela démontre un changement de rapport au travail et pose une question de fond celle du sens du travail. » 

Voici les principaux enseignements : 

Détresse psychologique : niveau en baisse mais toujours préoccupant

  • 38 % des salariés sont en situation de détresse psychologique. C’est 6 points de moins qu’en mai 2021, lors de la précédente vague du Baromètre.
    • Le taux de détresse psychologique élevée atteint 12 %, en baisse de 5 points depuis mai 2021.
    • 44 % des femmes sont en détresse psychologique, contre 33 % des hommes.
    • L’indicateur est à 50 % chez les moins de 39 ans.
  • La baisse de ce taux résulte notamment de la diminution du taux de détresse psychologique chez les managers, qui perd 14 points par rapport à mai 2021 pour atteindre 38 %.
    • Ce changement est porté par l’arrêt du télétravail contraint.
      • Les managers ne sont plus que 7 % à être totalement en télétravail, contre 26 % lors de la précédente vague du baromètre.
  • Le taux de dépression nécessitant un traitement médicamenteux diminue de 3 points par rapport à mai 2021, atteignant 33 % des salariés.
    • 18 % risquent une dépression sévère.

Des managers davantage touchés par le burn-out sévère

  • 2,5 millions de salariés sont en « situation de burn-out sévère », selon le Baromètre. C’est 25 % de plus qu’en mai 2021

Cette tendance préoccupante montre un épuisement des ressources personnelles, suggère Empreinte Humaine.

  • Les managers sont davantage touchés par sa forme sévère, avec un taux de 18 %.
  • Les salariés qui en sont atteints montrent des taux importants de détresse psychologique, l’indicateur se situant à 80 %.

La sécurité psychosociale comme vecteur d’engagement

  • 37 % des salariés indiquent que la direction de l’entreprise considère que la santé psychologique est aussi importante que la productivité.
  • Ils sont 36 % à déclarer que la direction démontre sa préoccupation pour la prévention du stress. C’est 7 points de plus que lors de la vague précédente du Baromètre.

Empreinte Humaine observe que les actions de sécurité psychosociale ont un effet bénéfique sur la santé psychologique :

  • Un tiers des organisations ont mis en œuvre des mesures de fond.
  • Elles améliorent de jusqu’à 30 points le niveau de santé psychologique des salariés et jusqu’à 20 ou 30 points celui d’engagement et de fierté pour son entreprise.

Développer un environnement de travail positif pour la santé mentale est bon pour l’engagement, la fidélité et la performance des salariés, indique Empreinte Humaine.

Vague de déménagements : un effet de bord

  • 19 % des salariés interrogés disent avoir déménagé depuis le début de la crise.
    • Ce taux monte à 35 % chez les télétravailleurs, dont le déménagement réduit le taux de détresse psychologique de 15 points par rapport à leurs collègues.
  • Parmi les 20 % de salariés déclarant avoir été en arrêt maladie pour des raisons psychologiques, 69 % indiquent avoir déménagé.

Aller au bureau pour se sentir utile

  • 62 % des salariés pensent que le bureau est optimal pour conserver une frontière claire entre vie professionnelle et vie personnelle.
  • 53 % indiquent que le télétravail est idéal pour la concentration et 57 % pour être au calme.
  • 58 % des sondés déclarent que le télétravail est optimal pour gérer en parallèle les contraintes et les responsabilités personnelles.
  • Le bureau est « optimum » pour les interactions sociales, selon 75 % des répondants. Il permet davantage « de se sentir utile et de trouver du sens au travail » selon 60 % des personnes interrogées.

Des tendances sur le moyen terme à suivre compte tenu de l’évolution de le crise sanitaire et de ses multiples résurgences. 

Méthodologie

• Sondage réalisé avec OpinionWay du 28 septembre au 7 octobre 2021 auprès d’un panel représentatif de 216 salariés français et constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de secteurs d’activités, de nature d’employeur et de taille d’entreprises.

• La notion de détresse psychologique chevauche à la fois des symptômes de dépression et d’épuisement.