Droits des salariés

Amazon : « La fin du télétravail ne concerne pas les salariés en France » (Morgane Boulard, CFDT)

Par Agnès Redon | Le | Qvct et santé

Dans un message adressé le 16 septembre 2024 à l’ensemble du personnel du groupe Amazon, Andy Jassy, le PDG d’Amazon qui a succédé au fondateur Jeff Bezos, a annoncé la fin du télétravail. Mais cette mesure s’applique-t-elle en France ?
Compte tenu de l’accord catégoriel relatif à la mise en place et aux modalités du télétravail signé le 04 juin 2021, les salariés du groupe en France ne seraient pas concernés, d’après Morgane Boulard, déléguée syndicale centrale CFDT Amazon France Logistique.

Amazon et QVCT : La fin du télétravail concerne-t-elle les salariés en France ?  - © D.R.
Amazon et QVCT : La fin du télétravail concerne-t-elle les salariés en France ? - © D.R.

« La direction n’a pas l’intention de dénoncer l’accord télétravail »

« Lorsque la nouvelle concernant la fin du télétravail chez Amazon a paru dans la presse, nous étions à ce moment-là en négociation sur la QVT avec la direction, à Paris. Nous avons demandé si l’annonce d’Andy Jassy, le PDG d’Amazon, le 16 septembre 2024 à l’ensemble du personnel du groupe sur sa demande de retour au bureau cinq jours sur cinq pour tous d’ici début 2025 nous concernait », indique Morgane Boulard, déléguée syndicale centrale CFDT Amazon France Logistique.

« On nous a répondu que ce ne serait pas le cas, en raison de l’accord catégoriel relatif à la mise en place et aux modalités du télétravail signé le 04 juin 2021. La direction a précisé qu’elle n’avait pas l’intention de dénoncer cet accord. »

Cet accord à durée indéterminée prévoit que les salariés cadres éligibles au télétravail (soit environ 150 personnes sur les 20 000 collaborateurs d’Amazon France Logistique) doivent être présents a minima deux jours par semaine dans les locaux de la société.

« Pour une collaboration plus fluide » (Andy Jassy, PDG d’Amazon)

Andy Jassy veut instaurer le retour au bureau cinq jours sur cinq pour tous d’ici début 2025, sièges sociaux compris (Puget Sound dans l’État de Washington sur la côte est et Arlington dans l’État de la Virginie sur la côte ouest des États-Unis).

Pour Andy Jassy, le retour au bureau permet « une meilleure collaboration plus simple, plus fluide et plus efficace » :

  • « Les équipes ont tendance à être mieux connectées les unes aux autres. Les 15 derniers mois, où nous sommes de retour au bureau au moins trois jours par semaine, ont renforcé notre conviction sur ces avantages. »

Pour des raisons individuelles ou familiales spécifiques comme un arrêt maladie ou la gestion de la garde d’enfants, des mesures de flexibilité pour le télétravail pourront être prises en compte. Mais il s’agira davantage de mesures d’exception que de véritable souplesse de gestion RH.

  • « Si vous ou votre enfant étiez malade, que vous aviez une urgence à la maison, que vous étiez en déplacement pour voir des clients ou des partenaires, si vous aviez besoin d’un jour ou deux pour terminer une tâche dans un environnement isolé, les gens travaillaient à distance. Cela était compris et cela va continuer à l’avenir.
  • Pour les sites qui disposaient de bureaux flexibles avant la pandémie, y compris dans une grande partie de l’Europe, nous continuerons à fonctionner de cette manière. »

Télétravail : « Les cadres n’envisagent pas de retour en arrière » (Apec)

• Sept cadres sur dix seraient mécontents si leur entreprise diminuait le nombre de jours de télétravail auxquels ils ont droit ;

• Près de la moitié des cadres (45 %) déclarent qu’ils démissionneraient de leur entreprise si l’accès au télétravail était supprimé, un chiffre qui atteint 57 % parmi les cadres de moins de 35 ans.

Ces chiffres sont issus d’une étude Apec publiée en mars 2024, selon laquelle « en France, le télétravail régulier est désormais bien installé dans l’organisation du travail des cadres ».

• Ainsi, les deux tiers des cadres interrogés télétravaillent régulièrement (au moins un jour par semaine), dont un quart plus de deux jours par semaine ;

• 72 % des cadres aimeraient télétravailler de un à quatre jours par semaine, alors qu’ils ne sont que 61 % à le faire.