BDESE : un déploiement « toujours insuffisant » selon le 3e baromètre des Éditions Tissot
Le | Bdese
Les Éditions Tissot ont publié leur 3e baromètre sur le déploiement et les usages de la BDESE (base de données économiques sociales et environnementales) le 25 septembre 2024.
Parmi les principaux résultats de cette enquête, un tiers des répondants en entreprises soumises à l’obligation légale n’ont pas mis en place leur BDESE.
Un déploiement « encore à la peine »
- Selon le baromètre, près de 30 % des répondants dans les entreprises soumises à l’obligation de mettre en place cet outil de partage ne s’y sont toujours pas conformés, dix ans après son entrée en vigueur pour les entreprises dès 50 salariés. « Et ce, en dépit des contrôles et des sanctions à la clé, que seuls 12 % redoutent fortement », indique l’étude.
- En effet, « l’absence de mise en place de la BDESE expose à une amende de 7 500 euros pour délit d’entrave, mais aussi à une mise en cause du responsable RH pouvant aller jusqu’au licenciement », rappellent les Éditions Tissot.
Les raisons de ce retard
- Six entreprises sur dix invoquent un manque de temps, surtout celles de 50 à 100 salariés et celles de 100 à 200 salariés, qui ne sont, respectivement, que 60 % et 68 % à l’avoir mise en place.
- Et parmi ceux qui l’ont installée, 45 % seulement déclarent avoir terminé, en août 2024, de saisir leurs données 2023. 10 % n’ont même pas commencé.
Une dématérialisation en marche
Selon le baromètre, « la digitalisation de la BDESE est largement plébiscitée par les RH et séduit plus de huit entreprises sur dix » :
- 47 % des répondants privilégient une solution de partage de dossiers (sur serveur ou en ligne) pour mettre les données à disposition (+9 points par rapport à 2023) ;
- 37 % des répondants se sont équipés d’une solution dématérialisée : une application BDESE en ligne, un module BDESE via leur SIRH, voire, plus marginalement, une solution développée spécifiquement ;
- Seuls 10 % des RH répondants mentionnent une BDESE en version papier.
L’enjeu étant, selon les Éditions Tissot, « la capacité à gérer un gros volume de données, l’alimentation à partir de formats de fichiers différents et l’absence d’erreurs de saisie qui entraînent, ensuite, des erreurs d’analyse et de prévision ».
Un aspect « chronophage », mais un intérêt croissant
Selon l’enquête, « le côté fastidieux et chronophage de la création est pointé par la plupart des répondants mais, en 2024, ils prennent majoritairement conscience de l’intérêt de la BDESE pour donner une vue d’ensemble sur le fonctionnement de l’entreprise. Ils apprécient également de pouvoir automatiser le calcul de certaines données sociales ».
• 56 % considèrent qu’elle contribue au dialogue social ;
• 64 % estiment qu’elle s’avère pratique pour centraliser toutes les données au même endroit ;
• Et 57 % apprécient de disposer de données pour mieux les piloter.
« Il faudra encore un peu de temps pour oublier l’obligation légale et apprécier l’opportunité qu’offre la BDESE pour le pilotage des RH. Et pour cela, la digitalisation, qui a démontré ces dernières années son utilité dans leur quotidien s’avère précieuse, mais les outils qui simplifient les procédures et obligations font encore trop souvent défaut. Nous parions sur la généralisation de la dématérialisation, qui trouvera sans nul doute le chemin des investissements indispensables. »
Caroline Acs, directrice générale des Éditions Tissot
Méthode de l’enquête
• Les Éditions Tissot, via leur applicatif logiciel BDESE online, ont lancé pour la 3e année consécutive, le baromètre de la BDESE en France.
• En 2024, l’enquête a été réalisée entre le 04/07 et le 20/08/2024 auprès de 280 clients et prospects des Éditions Tissot (fonctions RH/gestion du personnel).
• Le questionnaire a été administré via le logiciel Alchemer, sur les trois années.