Droits des salariés

« Pour une hausse progressive du Smic jusqu’à 1 600 € » (Fondation Jean-Jaurès)

Le | Protection sociale

Simon-Pierre Sengayrac et Paul Delostal, respectivement codirecteur et membre de l’Observatoire de l’économie de la fondation Jean-Jaurès, ont publié une note le 16 septembre 2024 intitulée « Pour une hausse progressive du Smic jusqu’à 1 600 euros accompagnée d’une réduction des exonérations sociales ».

Smic : la Fondation Jean Jaurès se positionne pour une hausse progressive jusqu’à 1600 euros - © News Tank
Smic : la Fondation Jean Jaurès se positionne pour une hausse progressive jusqu’à 1600 euros - © News Tank

Cette proposition d’une augmentation du Smic à 1 600 € net, contre 1 398,69 € net par mois actuellement, est issue du programme programme du Nouveau Front populaire annoncé le 14 juin 2024, lors de la campagne des élections législatives des 30 juin et 07 juillet 2024. Ce sujet s’est ensuite imposé dans le débat public de la rentrée.

Certaines personnalités de l’ex-majorité présidentielle, comme l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, s’y sont déclarées favorables afin de soutenir le pouvoir d’achat des Français.

Atouts et conséquences de cette mesure

Les atouts économiques et sociaux de la hausse du Smic sont indéniables, selon Simon-Pierre Sengayrac et Paul Delostal. Elle serait efficace pour :

  • La réduction de la pauvreté ;
  • La revalorisation des métiers en tension ;
  • L’amélioration des conditions de vie et de santé des bénéficiaires du salaire minimum ;
  • La lutte contre les inégalités femmes-hommes.

Les auteurs de cette analyse ne négligent pas les conséquences d’une telle mesure sur les finances publiques et sur la création d’emplois.

« Au-delà d’un utile lissage dans le temps de la hausse du Smic, l’opportunité d’un resserrement des exonérations sociales portant sur les plus bas salaires permettrait de financer à la fois la hausse de la rémunération des fonctionnaires, qui irait de pair avec celle du Smic, et une augmentation de la prime d’activité, qui pourrait se substituer en partie à la hausse du Smic pour modérer les effets sur l’emploi.

Selon les paramètres utilisés, cette combinaison permettrait aux plus modestes de vivre mieux sans affecter significativement ni le budget de l’État ni la dynamique de création d’emplois. »

Une hausse du Smic à 1 600 euros à lisser dans le temps

La revalorisation du Smic à 1600 euros représenterait une hausse conséquente de plus de 14 % qui pourrait être étalée dans le temps, proposent Simon-Pierre Sengayrac et Paul Delostal.

« La première hausse (7 %) pourrait être intégrée à la revalorisation infra-annuelle de 2024 qui devra, en tout état de cause, être décidée par le nouveau gouvernement au vu d’un taux d’inflation prévu supérieur à 2 % au cours de l’année. »

« Si elle n’est pas accompagnée d’une réduction des exonérations de charge, la hausse du Smic aura un coût important pour les finances publiques, de l’ordre de 3,8 milliards d’euros (mais un effet positif de 280 millions d’euros, si on exclut l’effet sur la rémunération des fonctionnaires). »

Concepts clés et définitions : #Smic ou Salaire minimum interprofessionnel de croissance