Définitions

Smic ou Salaire minimum interprofessionnel de croissance

Par Agnès Redon | Le ( mis à jour le ) | Protection sociale

Le Salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) correspond au salaire horaire minimum légal en dessous duquel le salarié ne peut pas être rémunéré.
Il s’applique à tout salarié majeur, quelle que soit la forme de sa rémunération (au temps, au rendement, à la tâche, à la pièce, à la commission ou au pourboire).

Salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic)  - © D.R.
Salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) - © D.R.

Le Smic en 2024

Au 1er novembre 2024, le Smic s’établit à :

• 1 801,80€ brut et 1 426,30€ net mensuels (au lieu de 1 766,92€ brut et 1 398,69€ net mensuels actuellement, soit une augmentation de 34,88€ brut et 27,61€ net mensuels) ;

• 11,88€ brut et 9,40€ net par heure (au lieu de 11,65€ brut et 9,22€ net par heure actuellement).

• Cette valeur s’applique en métropole, en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à la Réunion, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Saint-Pierre-et-Miquelon. À Mayotte, le montant du Smic applicable s’établit par une indexation sur le taux d’évolution du Smic national. Le montant du Smic brut horaire applicable à Mayotte sera donc également revalorisé de 2 % pour être fixé à 8,98€ brut par heure (contre 8,80€ brut par heure depuis le 01/01/2024).

• Le montant du minimum garanti (qui sert notamment au calcul des avantages en nature dans certains secteurs) est également relevé à 4,22€ au 1er novembre 2024.

• Selon la Dares, 17,3 % des salariés français du privé (hors secteur agricole) touchaient le Smic en 2023, soit 3,1 millions de personnes.

Les nouveaux montants depuis janvier 2024 :

  • Smic net au 1er janvier 2024 : 1 398,69 €
  • Smic brut au 1er janvier 2024 : 1 766,92 €
  • Smic horaire net au 1er janvier 2024 : 9,22 €
  • Smic horaire brut au 1er janvier 2024 : 11,65 €

À Mayotte, le Smic horaire brut est porté de 8,70 € à 8,80 €, soit un montant mensuel brut de 1 334,67 € sur la base de la durée légale du travail de 35  heures hebdomadaires.

Le minimum garanti s’établit à 4,15 € au 1er janvier 2024 (contre 4,10 € au 1er mai 2023).

Une revalorisation annuelle

Le Smic, instauré en France en 1950, est réévalué régulièrement pour s’adapter aux évolutions économiques et sociales. Il constitue un filet de sécurité pour les salariés les moins rémunérés, en assurant un niveau de rémunération minimal permettant de subvenir à leurs besoins essentiels tels que le logement, l’alimentation et les soins de santé.

Chaque année, le Smic fait l’objet d’une revalorisation annuelle par décret au 1er janvier, qui tient compte de l’évolution de l’inflation constatée pour les 20 % de ménages ayant les plus faibles revenus. Par ailleurs, chaque hausse d’au moins 2 % de l’indice des prix à la consommation est automatiquement suivie d’un relèvement du Smic dans les mêmes proportions.

Ces ajustements visent à garantir que le Smic reste en phase avec les réalités économiques et qu’il continue de remplir son rôle de protection des travailleurs les moins favorisés.

Un impact sur les négociations collectives

Le niveau du Smic peut influencer les négociations collectives entre les employeurs et les représentants des salariés. En fixant un plancher pour les salaires, il contribue à établir des normes de rémunération minimales dans différents secteurs et industries. Les représentants du personnel jouent un rôle crucial dans ces négociations, en veillant à ce que les travailleurs bénéficient de conditions de travail équitables et d’une rémunération juste.

Défis et enjeux

Malgré son importance, certains critiques soutiennent qu’il ne suffit pas à garantir un niveau de vie décent, en particulier dans les régions où le coût de la vie est élevé.

Certains plaident en faveur d’une augmentation significative pour lutter contre la pauvreté et les inégalités, tandis que d’autres mettent en garde contre les effets négatifs sur l’emploi et la compétitivité des entreprises. Pour les représentants du personnel, trouver un équilibre entre la nécessité de garantir des salaires décents et la préservation de la dynamique économique est un défi majeur.