Dialogue social

Renault : « Le futur accord social ne prévoit aucune réduction des effectifs » Éric Leborgne (CFDT)

Par Agnès Redon | Le | Accords d’entreprise

« Le futur accord n’a pas vocation à annoncer des suppressions d’effectifs, ce qui nous a rassurés - même si nous restons prudents dans le contexte automobile actuel », indique Éric Leborgne, délégué central groupe adjoint CFDT chez Renault, au sujet du nouveau cycle de négociations du futur accord social triennal du groupe automobile, entamé le 26 septembre 2024. Le nouvel accord, qui couvrira la période 2025-2027, succédera au précédent accord « Re-nouveau » pour la période 2022-2024.

Pour le délégué central adjoint CFDT de Renault, il est nécessaire de parler des fins de carrières - © D.R.
Pour le délégué central adjoint CFDT de Renault, il est nécessaire de parler des fins de carrières - © D.R.

Quels sont les points principaux du cycle de négociations entamé le 26/09/2024 ?

Cette négociation se compose de quatre grands volets :

  • Le premier concerne la protection des salariés. Il intègre notamment les thèmes suivants :
    • Comment faire face aux aléas d’activité ? Le dispositif d’activité partielle longue durée (APLD) mis en place dans la période Covid permettait, par négociation et grâce à un fonds de solidarité, mais aussi à la contribution des salariés concernés, de maintenir 100 % de leur rémunération. Le dispositif APLD ayant pris fin début 2024, nous devons négocier un nouveau dispositif d’activité partielle. Les prises en charge sont différentes du dispositif APLD, mais nous restons sur la position de maintenir à 100 % la rémunération des salariés qui seraient en activité partielle sur la période de l’accord.
    • Le dispositif de la mutuelle. En effet, depuis deux ans, le PMSS (plafond mensuel de la sécurité sociale) a augmenté de 13 % et les dépenses de santé ont fortement augmenté. Nous avions déjà renégocié l’accord mutuelle en avril 2024, avec une hausse des cotisations partagée entre l’entreprise et les salariés. Dans ce cadre, nous étions convenus que les garanties ne seraient pas diminuées et d’en rediscuter lors de ce nouveau cycle de négociation.

  • Le deuxième thème est celui de la transformation et du développement des compétences. Il s’agit du volet GEPP, qui comprend le recrutement, l’intégration des jeunes générations, la formation professionnelle, la fluidité de la mobilité interne, l’adaptation de l’emploi par rapport aux évolutions du marché et technologiques.

  • La performance et l’organisation constituent le troisième volet. Il concerne :
    • L’organisation du temps de travail et des compteurs de congés ;
    • Le télétravail. Il s’agit de négocier quelques ajustements de l’accord existant, mais ce n’est pas une remise en cause du droit au télétravail. Cela a été clairement dit lors de notre première séance de négociation du 26/09/2024.

  • Le quatrième volet a trait à la rétribution et au partage de la valeur. Il s’agit ici de développer le partage de la valeur, notamment en cas de dépassement des prévisions des résultats (bénéfice exceptionnel), ainsi que les dispositifs de Pereco (plan d’épargne retraite d’entreprise collectif).

Dans un contexte de baisse des ventes et de concurrence accrue avec la Chine, l’objectif de cette négociation est-il de préparer à une baisse des effectifs ?

Nous sommes dans la continuité du plan initial Re-nouveau

La conjoncture du marché automobile actuel et la concurrence chinoise nous font craindre des suppressions d’emplois. Beaucoup de rumeurs ont circulé dans la presse et nul ne sait comment évoluera le marché de la voiture électrique à court terme.

Mais pour l’heure, comme la direction nous l’a confirmé lors de la première séance de négociation, ce futur accord n’a pas vocation à annoncer des suppressions d’emplois, une nouvelle que nous accueillons positivement. Nous sommes dans la continuité du plan initial Re-nouveau. La négociation concernant les aléas d’activité (activité partielle) ne vise d’ailleurs qu’à la sécurisation de la rémunération des salariés.

Qu’attend la CFDT de cette négociation ?

Les parcours professionnels doivent être plus flexibles qu’aujourd’hui

Dans le cadre des parcours professionnels, la CFDT abordera le point important des fins de carrière. C’est un sujet sur lequel nous avons beaucoup insisté lors de la première séance de négociation du 26/09/2024. Avec la réforme des retraites, des adaptations nous paraissent nécessaires pour les salariés seniors. La transmission des savoirs aux jeunes recrues nous semble aussi importante. Nous sommes particulièrement attentifs à ces sujets.

L’industrie automobile étant en perpétuel changement, et ce de plus en plus rapidement, les parcours professionnels doivent être plus flexibles qu’aujourd’hui. Il faudra accompagner les salariés dans ces évolutions de carrière. La mise en place des « fiches descriptives d’emploi », à la suite de la nouvelle convention de la métallurgie, doit permettre une meilleure visibilité des parcours professionnels pour tous les salariés.

Concepts clés et définitions : #GPEC (ex GEPP) ou Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences