De bonnes relations avec la direction pour 56 % des représentants du personnel (Groupe Alpha)
Par Agnès Redon | Le | Mandats
« 56 % des représentants du personnel considèrent avoir de bonnes relations avec la personne en charge de la présidence de leur IRP, mais, quasiment dans la même proportion, ils considèrent que l’exercice de leur mandat nuit à leur carrière professionnelle. Or la qualité du dialogue social passe aussi par la qualité du travail des IRP », déclare Amandine Michelon, chargée d’études au centre études & data du Groupe Alpha, le 02 octobre 2024 à Paris, lors de la présentation des premiers résultats d’une étude menée auprès de représentants du personnel.
L’étude Secafi - centre études & data du Groupe Alpha porte notamment sur les facteurs de risques psychosociaux auxquels ces derniers sont exposés dans l’exercice de leur mandat.
Un manque de temps
50 % des représentants du personnel considèrent ne pas disposer de suffisamment de temps pour mener à bien leurs missions.
« 64 % des répondants déclarent utiliser leur temps personnel pour exercer leurs mandats. Ce décalage traduit bien l’importance que prend l’engagement militant », indique Amandine Michelon.
- Dans les entreprises de plus de 1 000 salariés, les représentants du personnel sont plus satisfaits du temps alloué que dans les petites entreprises, mais ils ont plus de difficultés à concilier leur mandat avec l’activité professionnelle.
- Les femmes sont plus insatisfaites du temps à leur disposition que les hommes et éprouvent également plus de difficultés à concilier leur mandat avec leur vie professionnelle.
- Plus le nombre de mandats est élevé, plus les répondants déclarent utiliser leur temps personnel.
Dégradation des moyens matériels et manque de représentants
Parmi les représentants du personnel interrogés :
- 50 % considèrent que le nombre de représentants du personnel est insuffisant pour exercer les mandats de manière satisfaisante.
« Les élus qui siègent pour la première fois dans une instance considèrent en plus grande proportion être en nombre suffisant, contrairement aux élus qui ont précédemment siégé en CE ou en CHSCT. »
- 32 % des représentants du personnel déclarent un manque de moyens matériels, contre 22 % en 2014.
Une formation reposant sur l’organisation syndicale et un sentiment d’isolement
Parmi les répondants :
- 70 % indiquent avoir reçu une formation SSCT et 66 % une formation économique pour les membres de CSE.
- 87 % considèrent avoir une vision claire de leurs prérogatives.
Par ailleurs, une majorité de représentants du personnel se sent isolée dans l’exercice du mandat.
« 53 % des répondants indiquent se sentir isolés dans leur mandat, contre 39 % en 2014. Ce sentiment décroît au fur et à mesure que la taille de l’établissement augmente et est plus marqué dans certains secteurs, notamment dans les transports et la santé. »
Une perception des rapports avec la direction à géométrie variable
Concernant la perception des relations dans l’entreprise :
- 56 % considèrent avoir de bonnes relations avec la personne en charge de la présidence de leur IRP, mais quasiment dans la même proportion, ils considèrent que l’exercice de leur mandat nuit à leur carrière professionnelle ;
- 85 % des répondants déclarent avoir de bonnes relations avec les salariés ;
- 78 % considèrent recevoir le respect attendu de la part de leurs collègues ;
- 69 % estiment que les salariés apprécient leurs actions ;
- 11 % indiquent ne « jamais » être en accord avec les autres représentants du personnel ou « rarement ».
Conflits de valeur
« L’activité de représentation du personnel impose de fortes exigences émotionnelles », indique l’étude.
Des conflits de valeur peuvent apparaître :
- 38 % des répondants disent être parfois amenés à faire des choses qui ne sont pas en accord avec leurs valeurs morales dans le cadre de leur mandat (dont seulement 2 % « souvent ») ;
- 79 % des représentants du personnel affirment être contraints de cacher leurs émotions « parfois » ou « souvent » dans le cadre de leur mandat.
Méthode de l’étude
Le questionnaire a été réalisé et analysé par Nicolas Aït Cheikh et François Cochet, experts Secafi, Amandine Michelon et Antoine Rémond du centre études & data du groupe Alpha.
• 3 850 personnes ont répondu à l’intégralité du questionnaire ;
• L’enquête, adressée à tous les représentants du personnel, tous mandats confondus, s’est déroulée entre novembre 2023 et février 2024.
• Parmi les répondants, un tiers n’exerçait pas de mandat avant le passage en CSE.
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Concepts clés et définitions : #CSSCT (ex CHSCT) ou santé et sécurité au travail, #Syndicat