Congrès CFE-CGC de Tours : 9 secrétaires nationaux et 20 délégués nationaux élus
Par Agnès Redon | Le | Syndicats
Neuf secrétaires nationaux et vingt délégués nationaux ont été élus par le 38ème Congrès de la CFE-CGC, à Tours le 23 mars 2023. Cette procédure fait suite à la réélection la veille de François Hommeril à la présidence de la confédération.
Les 9 secrétaires nationaux élus par le 38e Congrès de la CFE-CGC à Tours le 23 mars 2023 sont :
- Anne-Catherine Cudennec (issu de fédération métallurgie) ;
- Christelle Thieffinne (fédération métallurgie) ;
- Christophe Roth (fédération services publics) ;
- Jean-François Foucard (fédération métallurgie) ;
- Maxime Legrand (fédération finance et banque) ;
- Nicolas Blanc (fédération énergie) ;
- Christine Lê (fédération énergie) ;
- Madeleine Gilbert (fédération énergies) ;
- André Thomas (fédération services publics).
Les vingt délégués nationaux élus sont les suivants :
- Pierre-Olivier Adrey (fédération assurance) ;
- Bruno Aziere (fédération métallurgie) ;
- Philippe Baux (fédération UP2S) ;
- Anne-Michèle Chartier (fédération UP2S) ;
- Agnès Colonva (fédération UP2S) ;
- Jean-François Feral (fédération chimie) ;
- Jean-Claude Garcia (fédération chimie) ;
- Laurence Gnonlonfoun (fédération commerce et services) ;
- Gonzague Guez (fédération GFPP) ;
- Eric Labouré (fédération métallurgie) ;
- Jean Macher (fédération commerce et services) ;
- Bertrand Mahé (fédération finance et banque) ;
- Nathalie Makarski (fédération services publics) ;
- Marielle Mangeon (fédération chimie) ;
- Hervé Quatrelivre (fédération énergies) ;
- Marie Russo (fédération culture, communication, spectacle) ;
- Philippe Sebag (services publics) ;
- Ingrid Sworst (commerce et services) ;
- Christelle Toillon (fédération métallurgie) ;
- Olivier Vassard (fédération finance et banque)
Cette élection fait suite à l’élection le 22 mars 2023 de :
- François Hommeril à la présidence de la confédération (3ème mandat successif),
- Jean-Philippe Tanghe, élu secrétaire général,
- Farida Karad, élue en qualité de trésorière nationale.
Les différentes professions de foi
Pour « le développement du service public »
Selon André Thomas, Président du SNPEA CFE-CGC AFPA et délégué national confédéral service public, il faudra :
- donner de la visibilité au pôle public au sein de la nouvelle équipe confédérale en travaillant pour l’ensemble de la Confédération ;
- favoriser une vision forte de la CFE-CGC sur ce que doit être le service public de demain pour nos concitoyens et tous ceux qui y travaillent;
- contribuer à développer la CFE-CGC dans le secteur public aux côtés et en appui de la Fédération, des syndicats et des équipes syndicales.
« En actionnant ces 3 leviers, le pôle public agit pour contribuer au bien-être des cadres, des techniciens, des agents du service et de la fonction publique du public comme du privé », déclare-t-il.
Pour les parcours professionnels
Pour le mandat de Jean-François Foucard, son action se concentrera sur le pôle parcours professionnel. Elle est décomposé en 2 phases :
- « Des figures imposées pour alimenter la loi Plein Emploi prévue en 2023. Cela comportera au moins :
- 3 négociations interprofessionnelles (gouvernance de l’assurance chômage, compte épargne temps universel, CDI senior) ;
- 2 concertations sur France travail et les transitions professionnelles.
- Des figures libres :
- Création d’un guide de négociation de la semaine de 4 jours pour armer nos militants sur ce sujet très complexes, en partenariat avec les autres secteurs concernés et les fédérations
- Dépôt d’une QPC sur le taux de rachat de jours de congés ou RTT ;
- Contribution pour que les spécificités de l’encadrement deviennent un sujet sur toutes les négociations au même titre que l’égalité femmes-hommes. »
« Le temps et l’organisation du travail, la formation et les transitions professionnelles seront, à n’en pas douter, au menu des négociations d’’entreprises voire de branches durant ce mandat », déclare-t-il.
Pour le « développement de la représentativité de la CFE-CGC »
Christine LÊ a présenté ses 3 engagements :
- « Toujours progresser dans notre développement de la représentativité de la CFE-CGC avec de bons résultats aux élections. Et nous conforterons la formation des militants et la reconnaissance des compétences acquises durant leur mandat ;
- Conforter ce qui marche avec les élus aux prud’hommes et le modèle du paritarisme dans les conseils d’administration et ainsi défendre la répartition des responsabilités.
- Inciter et redynamiser l’adhésion. Aujourd’hui, tout le monde bénéficie des fruits de la négociation. Les accords collectifs doivent couvrir tous les salariés, qu’ils soient syndiqués ou non. Il n’y a donc pas d’incitation économique pour les salariés à se syndiquer. Dans les pays scandinaves ainsi qu’en Belgique, une partie des fruits de la négociation ne bénéficie qu’aux salariés syndiqués. »
C’est pourquoi Christine LÊ propose la suppression totale ou partielle des fruits de la négociation.
« Dans ce même axe, il est essentiel de réaffirmer également un solide monopole syndical dans la négociation collective. Le salarié a intérêt à adhérer au syndicat car il est le seul acteur pouvant créer une norme qui lui sera appliqué. »
Pour le « renforcement de l’influence internationale de la CFE-CGC »
Anne-Catherine Cudennec souhaite continuer à porter les 4 sujets suivants durant les 3 prochaines années de mandature :
- « Renforcer notre soutien aux militants et aux fédérations ;
- Consolider notre influence au niveau européen, c’est ce que nous avons fait en participant à des auditions auprès de députés et sénateurs, français et européens en amont des lois de transposition de directives européennes ou lors de la présidence française de l’Union Européenne ;
- Donner toute sa place au personnel d’encadrement dans les instances internationales ;
- Renforcer notre rôle de défenseur des droits fondamentaux. C’est ce que nous avons fait en prenant une part active à l’intersyndicale Un convoi pour l’Ukraine ».
Pour un « meilleur partage de la valeur »
Selon Nicolas Blanc, il faut :
- « Restaurer la confiance, c’est d’abord repenser notre économie autour d’un meilleur partage de la valeur. Nous venons de signer de ANI sur le partage de la valeur et nous avons regretté que les organisations patronales soient si timides sur cette question ;
- Repenser la gouvernance avec les salariés dans les entreprises pour permettre de libérer et rendre transparente la valeur créée et ainsi libérer les énergies ;
- Repenser le travail dans sa globalité. Cela permettra d’accroître la compétitivité de nos entreprises et ainsi dégager des leviers de croissance durable et bénéfiques pour l’emploi, emploi rémunéré à sa juste valeur et équitablement entre les femmes et les hommes. »
« Restaurer la confiance, c’est aussi développer une industrie du futur, innovante et conquérante mais dans le respect des salariés. »
Pour des politiques environnementales « qui vont de pair avec les politiques sociales »
Pour Madeleine Gilbert, il faut mener des politiques environnementales qui vont de pair avec l’élaboration de politiques sociales. Pour ce faire, il faut « aller plus loin dans l’entreprise en revendiquant notamment des commissions environnement obligatoires, des formation et des heures délégations supplémentaires. Il est nécessaire de construire une stratégie sociale durable dans les entreprises car les questions de gouvernance sont nombreuses : changements climatiques, épuisement des ressources naturelles, économie circulaire, déforestation etc. »
Sa nouvelle mandature sera ainsi axée sur « la double matérialité, le financement de la transition écologique, la finance durable, les mobilités et d’autres sujets encore. Il est essentiel de mener une réflexion d’ampleur sur la transition juste et l’évolution des métiers. »
Favoriser l’égalité des chances
Dans les domaines de l’égalité des chances, de l’accessibilité, du handicap, des aidants familiaux, du logement, « aucun recul n’est acceptable, ni même envisageable », a souligné Christophe Roth.
Pour renforcer l’égalité « dans les têtes autant que dans les textes », il faut ainsi :
- Assurer une protection adéquate à tous les travailleurs ;
- Accélérer la transition vers la formalité ;
- Garantir l’égalité des sexes et la non-discrimination ;
- Promouvoir l’égalité, la diversité et l’inclusion.