Airbus Defence & Space : « 540 postes supprimés en France » (Thierry Préfol, CFE-CGC)
Par Agnès Redon | Le ( mis à jour le ) | Syndicats
« La direction a précisé son intention : ce sont 2043 postes qui seront supprimés en Europe, dont 540 en France, avec 424 à Toulouse et 116 à Élancourt », déclare Thierry Préfol, délégué syndical central CFE-CGC chez Airbus Defence & Space le 11 décembre 2024.
« La CFE-CGC a demandé un engagement ferme de la direction à ce qu’il n’y ait pas de licenciements secs ni fermetures de sites. La direction s’y est engagée. »
Quel est le contexte de cette annonce de suppressions de postes en France chez Airbus Defence & Space ?
À la mi-octobre, la direction d’Airbus Defence & Space avait annoncé « jusqu’à 2500 » suppressions de postes sur l’ensemble de la division qui compte plus de 37 000 salariés dont 7 500 en France. Le 04/12/2024, la direction a précisé son intention : au final ce sont 2043 postes qui seront supprimés en Europe, dont 540 en France, avec 424 à Toulouse et 116 à Élancourt.
Quel est le calendrier de vos négociations avec la direction ?
Les négociations démarreront en janvier 2025, à la suite du CSEC au cours duquel la direction présentera les détails de son plan de réduction des effectifs. Nous verrons ensuite si un PSE, un accord de ruptures conventionnelles collectives ou un plan de départs volontaires sera mis en place.
Les négociations porteront ensuite sur les mesures d’accompagnement des salariés concernés par ces suppressions de postes.
Quel est le motif de ces suppressions de postes ?
Ces suppressions de postes font partie du plan de transformation, dont l’objectif est de redresser la situation économique de notre société.
En l’espace d’un an, l’activité spatiale a cumulé environ 1,6 Md€ de perte
En effet, en l’espace d’un an, l’activité spatiale a cumulé environ 1,6 milliard d’euros de perte, ce qui est gigantesque. La CFE-CGC dénonce depuis la création d’Airbus Defence & Space une organisation bien trop lourde, beaucoup trop bureaucratique, avec des processus inadaptés à nos activités qui nécessitent une grande agilité et une grande réactivité dans un marché en évolution rapide.
Il y a ainsi une volonté de la direction :
- d’alléger l’organisation et des fonctions transverses telles que la finance, la communication, les RH etc. ;
- de se recentrer sur les activités cœur de métier,
- de réduire l’effort de R&D interne et autofinancée sur les activités qu’elle considère n’étant pas indispensables pour l’avenir.
Si nous avons bel et bien un problème financier, nous n’avons pas de problème de charge. En effet, nous avons dépassé nos objectifs de prise de commande en 2023 et au premier semestre 2024 et le carnet de commande des activités spatiales d’Airbus Defence and Space est plein.
Quelles sont vos revendications après cette annonce ?
La CFE-CGC a demandé un engagement ferme de la direction à ce qu’il n’y ait pas de licenciements secs ni fermetures de sites. La direction s’y est engagée. Nous demandons l’ouverture de discussions pour limiter le nombre de postes supprimés.
La CFE-CGC va demander en CSEC une expertise sur ce plan de réduction d’effectifs
Nous demandons également à assurer l’adéquation entre les effectifs futurs et le plan de charge. Les plans sociaux précédents en 2015 et en 2020 avaient entraîné une forte surcharge de travail avec une augmentation importante du stress et du nombre de burn-out pour les salariés restés dans la société et des pertes de compétences. La CFE-CGC va demander en CSEC une expertise sur ce plan de réduction d’effectifs et sur la situation générale de notre société. La CFE-CGC sera très vigilante à ce que les réductions d’effectifs se fassent dans le respect des salariés, sur la base du volontariat, qu’elles soient cohérentes avec notre plan de charge et que nous gardions les compétences nécessaires à l’avenir de notre société.
Par ailleurs, nous sommes dans un secteur, le spatial, qui innove en permanence et il ne faudrait pas que la réduction de l’effort R&D nous fasse prendre du retard sur les technologies face à nos concurrents et que cela nous pénalise pour l’avenir.