Crise de l’industrie : les six revendications de la CGT
Par Agnès Redon | Le ( mis à jour le ) | Syndicats
La CGT a recensé 132 plans de licenciements en mai 2024, la liste montant à 180 en octobre de la même année. Pour répondre à la crise de l’industrie, le syndicat formule « six revendications urgentes ».
« La liste noire des plans de licenciements depuis septembre 2023 » (CGT)
« Partout dans le pays, les filières industrielles sont touchées de plein fouet : automobile, sidérurgie, chimie, papier, aérospatiale… Des dizaines de milliers de travailleurs sont en première ligne, tandis que l’État reste passif et inactif. Alors que la France est frappée par une vague de désindustrialisation historique et que 150 000 emplois sont directement menacés, dont une majorité de TPE, la CGT tire la sonnette d’alarme face à une crise sociale, économique et environnementale », indique la CGT le 13 novembre 2024.
Six revendications
Pour répondre à la crise de l’industrie, le syndicat formule « six revendications urgentes » :
- Un moratoire sur les licenciements pour préserver les compétences et les emplois ;
- Un plan de relocalisation et de maintien des emplois industriels, dirigé par l’État, afin de redresser les filières stratégiques ;
- Des aides d’État face aux coûts énergétiques afin de soutenir les entreprises et garantir leur survie ;
- Un conditionnement strict des aides publiques pour stopper la casse industrielle et éviter les délocalisations ;
- Un plan d’investissement productif et la mise en place d’une conférence pour mobiliser les outils financiers publics ;
- L’organisation d’Assises nationales de l’industrie pour définir les orientations de la politique industrielle française. « L’objectif est de mettre la pression sur les seuls responsables de cette crise : le patronat et le Gouvernement. »
« Nous exigeons un moratoire sur les licenciements » (Sophie Binet, CGT)
« 200 plans sociaux sont actuellement en cours sur le territoire, une véritable saignée pour l’emploi. C’est pourquoi nous exigeons un moratoire sur les licenciements.
Il s’agit de mettre en place, pour les entreprises en difficulté, un système de chômage partiel qui permettrait à ces entreprises de trouver les leviers stratégiques pour maintenir leur activité. C’est une condition indispensable à la survie de notre industrie, qui ne se remettrait pas d’une vague massive de licenciements », a déclaré Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, sur France Info le 12 novembre 2024.
« Beaucoup d’entreprises profitent du contexte économique dégradé pour mettre en place des accords de performance collective. Le problème de ces accords, c’est qu’ils permettent aux employeurs, sous prétexte d’éviter les licenciements, de refuser des hausses de salaire et de durcir les conditions de travail. Il s’agit là d’un chantage inacceptable. »
« La relocalisation d’une activité industrielle forte en France ne doit pas se faire au détriment de notre pacte social. La CGT est, de ce point de vue, favorable à la mise en place de mesures protectionnistes aux frontières de l’Europe, pour protéger notre continent de l’afflux de biens produits selon des standards sociaux et environnementaux moins-disants. »
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