Intersyndicale : mobilisation pour la hausse des salaires et le droit de grève le 18 octobre 2022
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Réunis en intersyndicale à la CGT, le 13 octobre 2022, les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires et les mouvements d’étudiants se sont engagés à « organiser partout avec les jeunes et les salariés des différents secteurs professionnels des mobilisations et actions, dans les entreprises et les services », ont-ils indiqué dans un communiqué commun le même jour.
« Une grève juste et légitime »
« Que ce soit dans les raffineries, l’agroalimentaire, les crèches, les transports publics, l’énergie et nucléaire, les organismes sociaux, les banque-assurances, les services informatiques, la maintenance industrielle, l’éducation, la santé, le commerce, la métallurgie…, les salariés de très nombreux secteurs professionnels se mobilisent depuis des mois dans leurs entreprises ou leurs services pour revendiquer et gagner de légitimes augmentations de salaire, de meilleures conditions de travail, des emplois de qualité. Les jeunes se mobilisent aussi, pour leurs conditions de vie et d’études ainsi que pour une réforme des bourses ambitieuse », a souligné le communiqué de l’intersyndicale.
La FNME-CGT (Fédération nationale des mines et de l’énergie-CGT) a considéré le 13 octobre 2022 que la grève était « juste et légitime dans les entreprises de l’électricité et du gaz, notamment dans les centrales nucléaires d’EDF et ce, malgré un accord soumis à signature des fédérations syndicales représentatives du personnel au sein de la branche professionnelle des IEG ».
Ainsi, la FNME-CGT appelle à l’élargissement de la grève dans toutes les entreprises et condamne « toutes formes de réquisitions, voulues et organisées par le Gouvernement avec les pouvoirs publics. Avec ses syndicats, elle impulsera et coordonnera la grève nationale interprofessionnelle à l’appel de la CGT, le 18 octobre 2022 ».
Les syndicats CGT-Cheminots et Sud-Rail appellent ainsi à la grève ce mardi 18 octobre 2022 pour demander des hausses de salaires et protester contre les réquisitions dans le secteur de l’énergie.
Bataille autour des arrêtés de réquisition
Face à la reconduite de la grève d’une partie du personnel, le Gouvernement a lancé la réquisition de quatre salariés indispensables au fonctionnement du dépôt. Il s’agit d’assurer un service minimum de pompage et d’expédition du carburant.
Dans un communiqué du 17 octobre 2022, Force ouvrière rappelle son opposition à ces arrêtés de réquisition, en s’appuyant sur la décision du tribunal administratif de Rennes prise en référé et rendue le 15 octobre 2022. « Le juge rappelle que le droit de grève est une liberté fondamentale et qu’un arrêté de réquisition ne peut être pris sans justification. Selon le juge, l’exercice du droit de grève ne peut être entravé par la réquisition que dans des cas extrêmes ».
Afin de contester les arrêtés préfectoraux de réquisitions de personnels grévistes du dépôt de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon en Seine-Maritime, la CGT a déposé un recours en référé.
Le même jour, la CGT a également saisi le Tribunal administratif de Lille contre l’arrêté de réquisition du préfet du Nord visant le dépôt de carburants Flandres de TotalEnergies à Mardyck près de Dunkerque (Nord) où deux équipes de trois salariés ont été réquisitionnées.
Cependant, l’ordonnance n° 2204100 du Tribunal administratif de Lyon, rendue publique le 14 octobre 2022, a indiqué que la fédération nationale des industries chimiques CGT n’était « pas fondée à soutenir que les mesures de réquisition contenues dans l’arrêté du préfet de la Seine-Maritime du 13/10/2022 portent une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale que constitue le droit de grève. »
Par ailleurs, « le recours à des mesures de réquisitions individuelles d’agents qualifiés présente un caractère nécessaire pour prévenir les risques d’atteinte à l’ordre public eu égard à la durée des défaillances d’approvisionnement causées par la grève », précise le texte.
Ainsi, sur le site de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon, la grève a été levée.
« La menace économique est réelle »
« J’appelle les organisations syndicales à ne pas ajouter de la difficulté aux Français », a signalé Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, lors d’une conférence de presse, à la préfecture du Nord, le 14 octobre 2022.
« L’enjeu est de faire en sorte que les Français sortent de cette situation inacceptable. Aujourd’hui, vous avez moins de 30 % des stations [28,5 %] qui font face à des ruptures de carburant. Nous ne sommes pas contre les grévistes, nous voulons soulager les Français », a-t-elle justifié.
« Le dépôt de Dunkerque (Mardyck) représente une grande partie de l’approvisionnement dans les Hauts de France. Son blocage met les habitants en très grandes difficultés, avec des ruptures d’approvisionnement dans de nombreuses stations. Certains secteurs économiques (industrie, pêche, agriculture) du territoire sont aussi en danger. La menace économique est réelle », a alerté le ministère de la Transition énergétique.