Dialogue social

Les indicateurs économiques et sociaux décortiqués par la CGT

Par Agnès Redon | Le | Syndicats

« Coller le plus possible à l’actualité des luttes ». C’est l’objectif du nouveau baromètre économique de la CGT, publié le 23 janvier 2023. Divisé en six chapitres avec des données compilées, décryptées et transformées en ressources CGT, ce baromètre a vocation à épauler les militants dans l’action revendicative, dans leurs communications auprès des salariés.

Indicateurs économiques et sociaux de la CGT - © D.R.
Indicateurs économiques et sociaux de la CGT - © D.R.

Travail et emploi

L’analyse de la CGT

  • Chômage,
  • temps de travail,
  • conditions de travail et d’emploi…

Les sujets traités permettent de « déconstruire certains poncifs bien ancrés dans le débat public » selon la CGT.

Le syndicat prend un exemple :

  • « Le patronat et le gouvernement pointent régulièrement les difficultés de recrutement auxquelles font face les entreprises, renvoyant la responsabilité aux chômeurs qui ne “veulent” pas travailler.
  • L’objectif est simple : justifier une nouvelle réforme de l’assurance chômage pour discipliner toujours plus les salariés. 
  • Pourtant, faire le lien entre chômeurs et emplois vacants n’a aucun sens, puisqu’il y a dix fois plus des premiers que des seconds ! Ainsi, si tous ces emplois étaient pourvus, le nombre de chômeurs ne baisserait que de 10 %. »

Les revendications

Les différents indicateurs, abordés dans ce chapitre sur le travail et l’emploi, soutiennent plusieurs revendications de la CGT, parmi lesquelles :

  • La réduction du temps de travail, via la semaine de 32 heures et la retraite à 60 ans comme seuls instruments de lutte contre le chômage de masse ;
  • Le droit à un emploi décent, à temps plein, à durée indéterminée ;
  • Une véritable assurance chômage ;
  • La mise en place de la sécurité sociale professionnelle et d’un nouveau statut du travail salarié ;
  • Le droit d’exercer son travail dans de bonnes conditions ;
  • Le droit à la formation ;
  • Des droits nouveaux pour les travailleurs des plateformes.

Revenus et inégalités

L’analyse de la CGT

« Avec une inflation aussi forte, l’indexation sur l’inflation et l’échelle mobile des salaires doivent être remises en place. Les craintes de boucle prix-salaires ne sont pas justifiées, c’est plutôt une boucle prix-profits qui a mené à l’inflation observée en 2022. Les grandes entreprises ont tenu à préserver leurs marges, en augmentant les prix plutôt qu’en absorbant une partie des chocs extérieurs en réduisant leurs profits », observe la CGT. 

Les revendications

Les différents indicateurs abordés dans ce chapitre sur les revenus et les inégalités soutiennent plusieurs revendications de la CGT, parmi lesquelles :

  • Une hausse importante de la part des salaires dans la valeur ajoutée ;
  • Le rétablissement de l’échelle mobile des salaires pour protéger les salariés contre l’inflation ; le Smic à 2000 euros afin de pouvoir vivre convenablement ;
  • La fin des inégalités (notamment salariales) entre les femmes et les hommes ;
  • Un droit à disposer de sa retraite en bonne santé, grâce à un départ à 60 ans et une meilleure prise en compte de la pénibilité au travail ;
  • Une vraie lutte contre la fraude fiscale qui coûte chaque année plus de 80 milliards d’euros ;
  • Un rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune et plus largement un meilleur partage des richesses ;
  • Un encadrement strict des loyers et la création d’un pôle public de l’habitat ;
  • Une baisse de la TVA sur les biens et services essentiels.

Sécurité sociale et services publics

Le point de vue de la CGT

« La collusion entre les gouvernements successifs et les intérêts financiers, couplée au dogme du marché, fissurent depuis bientôt quarante ans ce grand édifice qu’est la Sécurité sociale. Ce quinquennat n’échappe pas à la règle. Réduction du nombre de fonctionnaires, recours aux contractuels, réforme du statut de la fonction publique, réforme de l’assurance chômage, projet de réforme des retraites, projet de revenu universel d’activité (RUA) : aucun pilier de notre modèle social n’est épargné ».

Les revendications 

Les différents indicateurs abordés dans ce chapitre sur la Sécurité sociale et les services publics soutiennent plusieurs revendications de la CGT, parmi lesquelles :

  • La fin des exonérations de cotisations et des ressources nouvelles pour la Sécurité sociale intégrale ;
  • Une lutte accrue contre la pauvreté grâce à une meilleure redistribution ;
  • La hausse et l’indexation des prestations sociales des bénéficiaires grâce à des moyens supplémentaires ;
  • Le renforcement de notre système de retraite et le maintien du niveau des pensions par rapport aux revenus des actifs ;
  • Le développement des services publics, notamment en matière d’éducation, de santé, de transport et d’énergie.

Le coût du capital

Le point de vue de la CGT

« La question du coût du capital est souvent éludée dans le débat public. On oublie pourtant une réalité fort simple : un actionnaire n’apporte pas des capitaux à titre gracieux. Il y a ce qu’il ou elle apporte (une partie du capital), et il y a ce que notre travail lui rapporte (les dividendes). Le coût du capital, dans sa définition de base, c’est la partie du profit qui n’est pas réinvestie. Et cela change tout ! C’est bien le capital qui nous coûte, économiquement, socialement, budgétairement. »

Les revendications 

Les différents indicateurs abordés dans ce chapitre sur le coût du capital soutiennent plusieurs revendications de la CGT, parmi lesquelles :

  • Un meilleur partage de la valeur en faveur des salaires ;
  • Lutter contre toutes les formes du coût du capital (des versements aux actionnaires jusqu’aux aides publiques sans conditions) ;
  • Le conditionnement des aides publiques aux entreprises en fonction de leur taille, et la mise en place d’obligations d’emploi et de salaires notamment ;
  • Une hausse de l’investissement et de la R & D grâce aux bénéfices réalisés ;
  • La fin des exonérations de cotisations ;
  • La fin des suppressions et baisses d’impôts sur les sociétés ;
  • Une responsabilité du donneur d’ordre vis-à-vis des sous-traitants.

Eléments macro-économiques 

Le point de vue de la CGT

« L’économie est une discipline éminemment politique. Celles et ceux qui expliquent le contraire sont souvent celles et ceux qui prétendent qu’en matière économique, il n’y a pas d’alternative. Or il y a toujours une alternative (ce qui ne revient jamais à dire que l’alternative est simple ou indolore) ».

Les revendications 

Les différents indicateurs abordés dans ce chapitre sur la macroéconomie soutiennent plusieurs revendications de la CGT, parmi lesquelles :

  • Le maintien du tissu industriel existant et son renforcement par une planification industrielle ;
  • une meilleure coopération internationale pour contrer le dumping social et fiscal ;
  • Une hausse des dépenses publiques pour développer les services publics et répondre aux besoins croissants ;
  • La création d’un pôle financier public.

Environnement 

L’analyse de la CGT 

« La plupart des décideurs politiques et diplomates du climat se satisfont des effets d’annonce. Cette inaction s’explique en partie par le fait que l’exploitation de la nature et de ses ressources va de pair avec l’exploitation des travailleurs. Luttes sociales et luttes environnementales sont donc intimement liées ». 

Les revendications 

Les différents indicateurs abordés dans ce chapitre sur l’environnement soutiennent plusieurs revendications de la CGT, parmi lesquelles :

  • La prise en compte simultanée de l’urgence sociale et environnementale pour un développement humain durable ;
  • L’urgence de la décarbonation de l’économie et de la sortie des énergies fossiles ;
  • Une véritable planification environnementale et énergétique, notamment en termes de transports, de logements, et de production d’énergie, via la mise en place de pôles publics ;
  • Le redéveloppement du ferroviaire marchand mais aussi pour le transport de personnes ;
  • La réduction du temps de travail.

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