Retraite : entre grèves et manifestations, l’ampleur de la mobilisation intersyndicale du 19 janvier
Par Agnès Redon | Le | Syndicats
« Suite à l’annonce de la réforme gouvernementale, toutes les organisations syndicales se sont réunies pour construire une réponse commune de mobilisation interprofessionnelle. Celle-ci prendra la forme d’une première journée de grèves et de manifestations le 19 janvier 2023 », a annoncé l’intersyndicale CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU, à l’issue de la présentation du 10 janvier de la réforme des retraites par la Première ministre Élisabeth Borne.
« Le départ d’une puissante mobilisation sur les retraites dans la durée »
Cette première date de mobilisation est présentée comme « le départ d’une puissante mobilisation sur les retraites dans la durée », selon l’intersyndicale.
- « Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs et travailleuses, et plus particulièrement celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et celles et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue. Elle aggravera la précarité de celles et ceux n’étant déjà plus en emploi avant leur retraite et renforcera les inégalités femmes-hommes. »
- « Rien ne justifie une réforme aussi brutale. Attachées à un meilleur partage des richesses, les organisations syndicales n’ont eu de cesse pendant la concertation avec le gouvernement de proposer d’autres solutions de financement, à commencer par l’amélioration de l’emploi des seniors. Jamais le gouvernement, arc-bouté sur son projet, ne les a étudiées sérieusement. »
Pétition intersyndicale
Lancée le 11 janvier 2023 par les organisations syndicales CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU contre la réforme des retraites, la pétition, intitulée « Non à cette réforme injuste et brutale ! », entend dénoncer une « mesure injustifiée ».
- « Le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) l’indique clairement : le système de retraites n’est pas en danger. Il n’y a aucune urgence financière.
- Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs, et plus particulièrement ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue. Elle va aggraver la précarité de ceux n’étant déjà plus en emploi avant leur retraite, et renforcer les inégalités femmes-hommes.
- Ce projet gouvernemental n’a rien d’une nécessité économique, c’est le choix de l’injustice et de la régression sociale. »
Les principaux secteurs en grève le jeudi 19 janvier
Transports : « une grève puissante »
À la SNCF, les quatre fédérations des cheminots - CGT, Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et CFDT - ont appelé à une « grève puissante » dans un communiqué du 11 janvier 2023.
Les syndicats souhaitent « mettre en échec le projet du gouvernement » et annoncent « une journée zéro transports », tout en promettant qu’elles mettront « toutes leurs forces pour sauver et améliorer le système de retraite ».
À la RATP, l’objectif d’une journée noire est le même pour les syndicats unis CGT, FO, Unsa, et CGC.
Énergie : « grève sur tous les sites de production, de distribution »
Dans un communiqué, la branche Pétrole de la CGT appelle à plusieurs jours de grève « sur tous les sites de production, de distribution ».
Dans le détail, l’organisation appelle à une reconduite de la grève à reconduire sur plusieurs journées :
- Le 19 janvier 2023 pour une durée de 24 heures ;
- Le 26 janvier pour une durée de 48 heures ;
- Le 6 février pour une durée de 72 heures.
La reconduction de la grève sera proposée aux salariés « avec si nécessaire, l’arrêt des installations de raffinage ».
Éducation : appel à la grève à partir du le 17 janvier 2023
La FSU a lancé un appel à la mobilisation dans l’éducation à partir du 17 janvier 2023. « Sur les salaires, les conditions de travail et la voie professionnelle, l’organisation se joint aussi à la grève générale du 19 janvier ».
Le communiqué, publié le 10 janvier 2023, explique :
« Rien ne justifie une telle réforme si ce n’est une obstination politique et idéologique, celle de faire porter sur les salariés, et non sur les plus riches, le financement de notre système de retraites. »
« De nombreuses pistes porteuses de progrès social existent, fin des allégements de cotisations sociales sans effet sur l’emploi, fin des cadeaux fiscaux aux plus riches, augmentation des cotisations retraite des salariés et des employeurs. Toutes balayées par le Gouvernement arc-bouté sur le recul de l’âge légal de départ. »
Fonction publique : « s’inscrire massivement dans la première journée de grèves »
Dans un communiqué du 11 janvier 2023, l’intersyndicale de la fonction publique a appelé tous les agents à se mobiliser contre une réforme des retraites jugée « injuste et inutile ».
Les huit organisations syndicales représentatives de la fonction publique - CFDT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires, UNSA - « exigent du gouvernement le retrait de son projet de reporter l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans et d’augmenter la durée de cotisation ».
Nos organisations syndicales constatent que, malgré leurs revendications, la prise en compte de la pénibilité pour les agents ne bénéficiant pas du service actif n’est toujours pas possible."