Retraites : l’intersyndicale appelle à « durcir le mouvement » le 7 mars
Par Agnès Redon | Le | Syndicats
A l’issue de la 4e journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites le 11 février 2023, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) a appelé à « durcir le mouvement » le 7 mars.
« Le mouvement à durcir »
« Si, malgré tout, le gouvernement et les parlementaires restaient sourds à la contestation populaire, l’intersyndicale appellerait les travailleurs et les travailleuses, les jeunes et les retraités à durcir le mouvement en mettant la France à l’arrêt dans tous les secteurs le 7 mars prochain », selon la déclaration commune de l’intersyndicale contre les retraites.
Par ailleurs, l’intersyndicale compte se saisir du 8 mars, Journée internationale de Luttes pour les Droits des Femmes, « pour mettre en évidence l’injustice sociale majeure de cette réforme envers les femmes ».
La « mise à l’arrêt du pays » consistera à « imaginer de nouvelles formes de mobilisation à côté des manifestations », a précisé Laurent Berger lors de l’émission le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI diffusée le 12 février 2023.
Cela pourrait prendre différentes formes selon le secrétaire général de la CFDT qui cite pêle-mêle :
- Des commerçants qui baisseront leur rideau même pour une durée symbolique,
- Des transports gratuits,
- Des formes festives de mobilisation,
- Des crèches pour les manifestants.
« Une présentation caricaturale d’un besoin urgent de réforme du système des retraites »
« Nous vous demandons solennellement de voter le rejet de ce projet de loi et plus particulièrement son article 7 sur le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans », a réagi l’intersyndicale contre la réforme des retraites dans un autre courrier adressé le 14 février 2023 à l’ensemble des parlementaires de « l’ARC républicain ».
« Notre système de retraites par répartition auquel nous sommes très attachés n’est pas menacé et l’exécutif dramatise la situation de manière caricaturale. En effet, il intègre notamment à ses calculs, le poids des pensions des fonctionnaires sous financé par l’État, ce qui est une hérésie. »
Précisons qu’au Parlement, le 17 février, l’Assemblée nationale a achevé sans vote l’examen en première lecture du PLRFSS (projet de loi rectificative de financement de la Sécurité Sociale) pour 2023 intégrant la réforme des retraites et sans avoir abordé le fameux article 7. Le PLRFSS 2023 a été transmis au Sénat le 18/02/2023 conformément à l’article 47-1 de la Constitution et à la navette parlementaire.
Une « réforme budgétaire sans aucune contrepartie des entreprises »
Selon l’intersyndicale, l’objectif de la réforme est de « faire une réforme budgétaire en ne sollicitant que les efforts des travailleurs ». Et ce, « sans jamais remettre en cause des aides aux entreprises sans aucune contrepartie, la baisse permanente des impôts sur les entreprises, le renoncement à la lutte contre l’optimisation fiscale ou encore la course à l’extravagance financière qui déséquilibre chaque jour un peu plus la répartition des richesses ».
Les femmes sont lésées par ce projet, considère l’intersyndicale. Car elles « comptent parmi les grandes victimes de cette réforme avec l’annulation de l’effet bonificateur des maternités, les travailleurs et travailleuses ayant commencé à travailler tôt vont travailler encore davantage et seule une petite partie des retraités sera concernée par la mesure des 1 200 euros mensuels ».
« Un gouvernement qui reste sourd »
« Les citoyennes et citoyens, salariés, et fonctionnaires se sont aperçus des contre-vérités. Ils le manifestent, dans des cortèges d’une importance inédite à Paris et en province, par la signature d’une pétition ayant reçu à ce jour un million de signatures, par des réponses aux nombreux sondages témoignant chaque semaine davantage du rejet massif par la population de cette réforme. »
L’intersyndicale poursuit ainsi son argumentation.
Le gouvernement reste sourd à « une argumentation technique solide, ancrée dans la réalité du travail. Le Gouvernement reste sourd à cette volonté populaire et l’incompréhension a laissé place à l’indignation, ainsi qu’à la colère dans un contexte d’après-pandémie, de guerre en Europe, de baisse du pouvoir d’achat et de crainte généralisée pour l’avenir. »