Succession de Philippe Martinez à la CGT : les candidats à l’élection au secrétariat général
Par Agnès Redon | Le | Syndicats
A l’occasion du 53ème congrès confédéral de la CGT à Clermont-Ferrand qui se déroule du 27 au 31 mars, 2 candidates validées briguent la tête de la CGT : Marie Buisson et Céline Verzeletti.
Qui remplacera Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT depuis 2015 ?
Pour désigner un nouveau secrétaire général, les délégués représentant les différentes branches de la CGT éliront lors du congrès :
- Le bureau et son secrétaire général (10 membres) ;
- La commission exécutive (50 membres) ;
- Le comité confédéral national (130 membres), composé des secrétaires généraux des unions départementales et des fédérations.
Le secrétaire général de la CGT ne sera pas élu directement. En effet, ce sont les membres du Comité confédéral national qui le désigneront.
Quant à la candidature d’Olivier Mateu, secrétaire de l’union départementale CGT Bouches-du-Rhône, « elle ne remplit pas les critères de mise à disposition », indique la CGT à CSE Matin. « Il ne peut donc pas statutairement être élu par le congrès. »
L’élection de Marie Buisson ou de Céline Verzeletti lors du congrès ferait de l’une ou de l’autre la première femme à diriger la centrale syndicale depuis sa création en 1895.
Marie Buisson, secrétaire générale de la fédération de l’enseignement, de la recherche et de la culture de la CGT
Philippe Martinez souhaite que Marie Buisson, secrétaire générale de la fédération de l’enseignement, de la recherche et de la culture de la CGT lui succède.
Lors d’une interview BFMTV le 19 mars 2023, il a souligné qu’elle incarnait « le mieux cette CGT qui doit évoluer ».
« D’autres pensent qu’il faut que la CGT revienne 30 ans ou 40 ans en arrière, c’est ça un débat d’orientations, ce n’est pas un débat de chefs », déclare-t-il.
Âgée de 54 ans, Marie Buisson est professeure de lycée professionnel. Elle adhère à la CGT en 2001. Elle est à la tête de la petite Fédération de l’éducation, de la recherche et de la culture (Ferc) depuis 2017.
Elle souhaite mettre au cœur de ses priorités les questions liées à l’égalité femmes-hommes et aux enjeux climatiques, notamment avec la création, en mars 2020, du collectif Plus jamais ça, dont elle devient la représentante de la CGT.
Ce collectif réunit associations et syndicats dans le but de pousser le gouvernement à répondre à “l’urgence sociale et environnementale”.
Ses prises de position écologistes sont parfois critiquées en interne, notamment parmi les militants issus de la branche énergie.
Céline Verzeletti, co-secrétaire générale de l’Union fédérale des syndicats de l’Etat
Âgée de 54 ans, Céline Verzeletti est co-secrétaire générale de l’Union fédérale des syndicats de l’Etat (UFSE), qui compte environ 50 000 adhérents.
Née au Havre, son père est cheminot et militant CGT et sa mère est institutrice. Elle milite également aux Jeunesses communistes et à la CGT, puis adhère au Parti communiste français (PCF).
Avant de devenir surveillante de prison, elle raconte ses années de travail précaire à France Culture le 24 mars 2023, qui ont notamment constitué un moteur dans son engagement : « Pour faire respecter mes droits, je suis allée aux prud’hommes car j’avais un problème avec la société de nettoyage. Grâce à l’aide des camarades de la CGT, j’ai gagné et j’ai adhéré. »
Depuis 2015, elle est membre du bureau confédéral où elle est chargée des dossiers égalités, libertés syndicales et coordination des luttes. Encore adhérente au PCF, elle prône le rapprochement des syndicats avec la sphère politique.