CFDT : Marylise Léon prend la succession de Laurent Berger
Par Agnès Redon | Le | Syndicats
En présence d’environ 2 700 adhérents au Zénith de Paris le 21 juin 2023, Marylise Léon a succédé à Laurent Berger, qui était secrétaire général de la CFDT depuis 11 ans.
Yvan Ricordeau est élu secrétaire général adjoint.
Marylise Léon est la deuxième femme à prendre la tête de la CFDT, après Nicole Notat, qui l’a dirigée de 1992 à 2002.
- Née le 23 novembre 1976 au Mans, Marylise Léon a été secrétaire nationale chargée des questions industrielles, au sein de la commission exécutive de la CFDT en 2014.
- Elle a été élue secrétaire générale adjointe de la CFDT en 2018, puis réélue au Bureau national en 2022, lors du congrès de Lyon, avec 97,35 % des voix exprimées.
- Marylise Léon est la deuxième femme à prendre la tête de la CFDT, après Nicole Notat, qui l’a dirigée de 1992 à 2002.
Les sujets prioritaires de revendication
Marylise Léon a souligné les sujets prioritaires de sa nouvelle mandature, parmi lesquels :
- La transformation écologique et climatique. « Personne ne peut dire : “nous ne savions pas”. Mais pour mener à bien cette transformation radicale, et même l’accélérer, je vois deux conditions indispensables : il faut assurer une juste répartition des efforts et il faut davantage associer les travailleurs et les citoyens. Car qui voudrait s’engager dans cette transformation si elle crée de nouvelles précarités ou justifie des pratiques autoritaires ? Oui, les transformations nécessaires sont considérables. Elles exigent un investissement massif, y compris au niveau européen. Alors, assumons le débat de leur financement. Parlons d’un prélèvement exceptionnel et temporaire sur les patrimoines les plus riches. Parlons de la conditionnalité des aides publiques aux respects de critères écologiques et sociaux. La CFDT y est prête. »
- Se battre contre les contrats précaires des salariés de la propreté, pour bâtir des droits pour les travailleurs des plateformes. « Quand nous revendiquons des déroulements de carrière plus dynamiques pour les agents des fonctions publiques ; quand nous exigeons la prise en compte de la pénibilité des salariés du bâtiment ou de l’agroalimentaire ; ou encore quand nous demandons une revalorisation annuelle des pensions retraites : nous nous battons pour la reconnaissance, le respect, la dignité des travailleurs. »
- Sur les questions salariales et sur l’organisation du travail. « Il est inacceptable que des branches professionnelles affichent des minimas salariaux inférieurs au Smic ou qu’un agent de catégorie C de la Fonction publique reste collé au smic pendant 12 ans. Il faut obtenir un meilleur partage des richesses, des revalorisations salariales dans les branches, les entreprises et dans les fonctions publiques » ;
- Une réelle conditionnalité des aides publiques ;
- La création d’un vrai droit à la reconversion ;
- La prévoyance pour tous ;
- La reconnaissance de la pénibilité ;
- Pour que notre Compte Epargne Temps Universel voie le jour ;
- La révision des ordonnances travail de 2017, afin de véritablement renforcer le dialogue social et reconnaitre les parcours syndicaux.
« Les travailleurs se retrouvent dans notre syndicalisme »
La CFDT revendique plus de 43 000 adhésions depuis janvier 2023, sur 610 000 militants.
« La confiance des travailleurs dans le syndicalisme n’a jamais été aussi forte », s’est-elle félicitée.
« Je suis honorée de prendre la suite de Laurent Berger dans une maison qui se porte très bien, où il y a beaucoup de cohésion et de solidarité. La responsabilité mise entre les mains des organisations syndicales est grande. Nous avons fait des propositions, nous avons appelé le Gouvernement à changer de méthode et avec les autres organisations syndicales, nous avons encore des thèmes de travail à traiter. Dans les semaines à venir, nous allons voir comment faire vivre une intersyndicale de contestation à une intersyndicale de propositions. »
Dans son discours d’introduction, Laurent Berger a confirmé que la CFDT se trouve renforcée par la mobilisation contre le recul de l’âge de départ à la retraite, une mesure que la CFDT rejette dans tous ses textes d’orientation depuis 1998, a-t-il rappelé.
« Derrière les chiffres de la mobilisation, ce sont des travailleurs qui nous remercient de leur avoir permis de manifester leur mécontentement. Durant ce mouvement social, les syndicats ont réussi à exprimer les préoccupations des travailleurs. Derrière tous ces chiffres, il y a de la dignité et de l’envie de faire bouger les choses. »
Concepts clés et définitions : #Smic ou Salaire minimum interprofessionnel de croissance