Caroline Dorival (CFTC) : « Le dialogue social est un sujet pour la bonne marche des entreprises »
Par Agnès Redon | Le | Syndicats
Élue au CSE depuis janvier 2024, Caroline Dorival aborde son nouvel engagement syndical à la CFTC. Elle livre ses réflexions sur le sens de l’engagement, ainsi que sur l’importance de la formation pour mener un dialogue social de qualité.
Quel est votre parcours ?
Je travaille chez Résidences le logement des fonctionnaires, une entreprise sociale pour l’habitat. Nous sommes 143 salariés, dont 70 gardiens qui sont situés principalement en Île-de-France et en Gironde. Après avoir travaillé dans le domaine administratif, dans la fonction publique, j’ai basculé dans le secteur privé en tant que responsable des services généraux.
J’ai été élue au CSE sur une liste CFTC en janvier 2024. C’est mon premier mandat de membre du CSE suppléante.
Comment est née votre fibre syndicale ?
j’ai toujours eu l’envie de défendre les salariés.
Comme le montre ma casquette de responsable des services généraux concerne la QVCT et le bien-être des salariés, j’ai toujours eu l’envie de défendre les salariés et de trouver des solutions à leurs problèmes face à la direction.
Ainsi, voir et comprendre le fonctionnement d’un CSE m’intéresse beaucoup sur :
- La partie relative à la politique sociale ;
- La mise en œuvre des activités des salariés (ASC).
Pourquoi avez-vous choisi d’adhérer à la CFTC ?
Étant chrétienne, je me sens proche des valeurs véhiculées par la CFTC. Après la rencontre d’élus et des échanges avec ces derniers, je me suis renseignée auprès d’un délégué syndical sur l’organisation des élections professionnelles.
Puis, une fois élue, je me suis formée et je suis allée à la confédération pour échanger avec des personnes expérimentées dans l’engagement syndical. Il s’agissait pour moi de connaître leur approche sur le terrain.
Quel retour d’expérience faites-vous sur votre début de mandat ?
Il est parfois compliqué de se mettre d’accord avec la direction. Par ailleurs, je constate qu’il est crucial de bien se former pour mener un mandat. Pour ma part, j’ai déjà suivi trois formations depuis mon élection et je prévois de continuer à me former au moins jusqu’à la fin de l’année 2024.
Quels sont vos sujets actuels de revendication ?
Une formation de comptabilité est prévue pour comprendre les enjeux des NAO.
Comme nos bureaux se situent dans la zone rouge des Jeux olympiques de Paris, nous négocions les aménagements de conditions de travail, parmi lesquels :
- La fermeture du siège ;
- Pour les postes non éligibles au télétravail, tels que l’accueil et le courrier ou la comptabilité, il nous faut réfléchir à des aménagements différents, notamment dans d’autres locaux.
Par ailleurs, nos NAO auront lieu en novembre 2024 et nous nous y préparons pour obtenir mieux que l’année dernière. Pour ce faire, une formation de comptabilité est prévue pour comprendre les enjeux des NAO.
À votre avis, quels sont les principes d’une bonne négociation ?
Une bonne négociation, selon moi, sera celle qui réussira à instaurer un dialogue ouvert, où les deux parties connaissent leurs intérêts respectifs mais restent attentifs aux arguments et aux contraintes de l’autre.
Que diriez-vous à une personne souhaitant s’engager dans le syndicalisme ?
Les représentants du personnel sont de plus en plus tournés vers la vie de l’entreprise. C’est un mandat actif et passionnant pour toutes les personnes qui souhaitent s’intéresser au plus de près du fonctionnement d’une entreprise.
Quelle est votre perception de l’avenir du syndicalisme et des mandats d’élus du personnel ?
Les directions ne comprennent pas toujours le point de vue des salariés.
La défense des salariés me semble fondamentale pour le dialogue social. Les directions ont tendance à imposer leurs sujets et leur stratégie, à vouloir changer l’ordre du jour des réunions de CSE, mais elles ne comprennent pas toujours le point de vue des salariés. Or les représentants du personnel défendent les salariés et, en ce sens, elles évitent qu’ils ne craquent lorsqu’il y a de mauvaises conditions de travail ou un mauvais management. Le dialogue social a un intérêt pour la bonne marche des entreprises aussi, non seulement pour les salariés.